
La transformation digitale du marché de l’art
Dernière mise à jour le 08/10/2017 à 02:43
De belles histoires chaque jour...
Réalité augmentée, marketplaces, API, applications mobiles, blockchain, logiciels de gestion…Le marché de l’art connait une ébullition sans précédent. Les nouvelles technologies font plus que s’inviter sur le marché de l’art permettant ainsi, une plus grande démocratisation du marché, un accès à l’information largement simplifié pour les amateurs et à l’émergence d’innovations technologiques de rupture pour les professionnels du marché leur permettant de se faciliter le travail au quotidien.
Comment le marché de l’art utilise t-il le numérique? comment à l’avenir les nouvelles technologies et art co-habiteront? Quelles conséquences du numérique sur le marché de l’art sur les aspects (techniques, créatifs et idéologiques) ? On vous partage notre vision sur comment art et nouvelles technologies peuvent s’enrichir mutuellement et clairement… c’est prometteur.
Quand le numérique s’invite sur le marché de l’art
Les synergies entre art et technologies ne sont pas si nouvelles… Tout d’abord, il nous précisons les contours de notre propos quand évoque « numérique » et « art ». D’un côté, il y a l’art numérique, qui désigne l’ensemble des catégories de créations artistiques utilisant les spécificités du langage numérique, c’est une pratique artistique à part entière, reconnue et légitimée depuis plusieurs années déjà. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, cette pratique artistique n’est pas une chose neuve puisque des créations existent depuis…les années 1960 — avec l’art vidéo relativement précurseur dans ce domaine — comme en témoigne l’oeuvre de l’artiste Sud coréen Nam June Paik réalisée en 1965.

Nam June Paik, Magnet TV, 1965 — Une des premières oeuvres dites “numériques” à voir le jour.
De l’autre côté, il y a « l’art à l’ère du numérique », des réseaux sociaux, des applications et du web social et participatif. C’est sur cet aspect du concept que nous partagerons notre vision. Depuis l’avènement des réseaux sociaux, durant la première partie des années 2000, ce boom sans précédent a secoué notre relation à l’information et à la connaissance. Internet a tout simplement propulsé l’art dans une nouvelle dimension, celle de l’innovation ouverte et du partage, comme finalement tous les domaines. Cette dimension est importante puisqu’elle a fait basculer le marché de l’art vers quelque chose d’irreversible : l’accès à l’information experte simplement à une vitesse jusqu’alors jamais atteinte. On peut aujourd’hui découvrir des artistes du monde entier en quelques clics et connaître leur travail en détail. A mon sens, il est nécessaire de prendre la mesure de la portée des changements en cours, et plus encore, de comprendre ce qu’ils impliquent pour toutes les parties du marché de l’art, collectionneurs, professionnels, artistes et même amateurs d’art.
Des artistes qui savent désormais mieux gérer leur image
Au cours du mois de Juillet 2017, le média en ligne Vice News organisait une table ronde avec comme invité, l’artiste Américain Ron English, qui avait pour titre : « How Has the Internet Changed the Art Market? ». La présentatrice interroge l’artiste et demande si notre époque est difficile pour les artistes, à cela, l’artiste répond qu’il n’y a pas de meilleur époque pour être artiste qu’aujourd’hui car les artistes peuvent de nos jours trouver des sources de sources de revenus différentes via plusieurs canaux s’ils sont capables de maîtriser leur communication.
Cette anecdote met en lumière une évolution qu’internet a pu apporter pour les artistes : celle du branding, de la communication et de la vente en ligne. Cette vision, d’un Internet qui constitue une véritable opportunité, nous la partageons. Les artistes disposent aujourd’hui d’outils puissants pour faire la promotion de leur travaux : les réseaux sociaux. La viralité et la vitesse de circulation de l’information sur les réseaux sociaux constituent des leviers intéressants encore très largement inexploités et les réseaux sociaux ne sont que la partie émergée de l’iceberg… car désormais un foisonnement d’outils technologiques existent comme les apps, services en ligne qui permettent aux artistes de se dégager des revenus grâce au canal Internet. Il faut pourtant admettre que malgré le potentiel du canal web, celui-ci n’est pas encore le canal n°1 pour les artistes (ni pour les galeries d’ailleurs) mais qu’il dispose d’un potentiel de croissance qui peut lui permettre de le devenir. Mais ne nous méprenons pas, il faut qu’Internet trouve sa place mais évidemment il n’a pas vocation à remplacer le rapport physique à une oeuvre qui reste une expérience à part entière qu’il faut conserver.
Indéniablement, les artistes ont accès à des outils marketing en ligne accessibles et facile à utiliser, certains peinent à utiliser ces nouveaux canaux quand d’autres excellent et c’est le cas de l’artiste Damien Hirst. En 2008, l’artiste organisait une exposition dans la maison de vente Sotheby’s à New-York et assurera lui-même la promotion de l’évènement, notamment sur les réseaux sociaux, ainsi que la vente de ses oeuvres. Un véritable succès pour l’artiste qui a pu démontrer que de plus en plus d’artistes contournent le schéma traditionnel de la relation artiste/galeriste. Cette autre anecdote permet de s’interroger sur la manière dont, les artistes, peuvent désormais contourner le modèle traditionnel de vente en enlevant l’intermédiaire principal : la galerie.

Interface “Tableau de bord” de notre solution SaaS, AnatoleTools.
Des mentalités qui doivent changer: investir et bâtir de véritables stratégies d’acquisition et de fidélisation
Qu’on ne s’y trompe pas. Le travail et l’importance des galeries est considérable. Au quotidien, ce sont des acteurs majeurs (et passionnés) de la création contemporaine. Malheureusement, la façon de travailler de ces galeries n’a que très peu évolué alors que la manière de « consommer de l’art » — et de la culture plus généralement — a considérablement évolué, tout comme les supports.
La transformation numérique en place dans plusieurs secteurs dits traditionnels est réelle pourtant elle ne s’est que très peu produite sur le marché de l’art. A cet égard, le marché de l’art accuse un retard important sur les questions de transformation numérique et de digitalisation des process de vente, de marketing, de fidélisation et d’acquisition car ne l’oublions pas, les galeries sont elles aussi des marques. Ces changements, les galeries les perçoivent mais elles éprouvent malgré tout toutes difficultés du monde à implémenter des nouveaux outils, qui pourtant leur faciliterait la vie au quotidien. Les galeries ont la nécessité de devenir de véritables marques et de mettre en place de vraies stratégies marketing & CRM. A notre sens, il est nécessaire qu’elles intègrent dès aujourd’hui dans leur processes de gestion/vente les notions d’expérience client, d’innovation, d’intégrer des outils pour améliorer la connaissance client avec une mentalité plus analytique et « data-driven ». Les galeries doivent apprendre à renouveler l’expérience en galerie et à l’enrichir autant que possible.
Enfin et surtout, elles doivent apprendre à piloter leur activité de façon innovante en tenant en compte des nouveau enjeux liés à l’acquisition de nouveaux clients et à la rétention et à la fidélisation des anciens clients sous peine de mourir. C’est d’ailleurs tout l’enjeu de notre service SaaS AnatoleTools qui vise à accompagner les galeries dans le processus de transformation numérique à l’aide d’outils innovants, ergonomiques et abordables.

Modélisation fonctionnelle d’une API
API, réalité augmentée, marketplace : ces nouveaux modèles qui bousculent les schémas
Aujourd’hui, internet offre un champs d’opportunités parfois insoupçonné pour les galeries d’art. Pour s’en convaincre, il suffit d’observer la quantité d’innovations émergentes sur le marché de l’art. Petit panorama des services et outils observés qui peuvent aider le marché de l’art à opérer une transition simplement.
Les API font parties des innovations dont le potentiel semble le plus grand. Pour les présenter dans les très grandes lignes, les API permettent l’échange de données entre différentes applications et facilitent le développement d’un écosystème flexible, scalable rapidement. Jugez plutôt :
– Google avec son Google Open Gallery API, permet de créer des expositions en ligne.
– La plateforme Artsy qui propose via sa propre API un accès aux images et à tout l’historique d’une oeuvre recensée sur la place de marché leader.
– Les apps mobiles révolutionnent le marché, il existe une multitude d’apps pour les amateurs dédiées à la découverte, à la gestion et à l’achat/vente. Il y a également une myriade d’apps permettant de sécuriser et certifier des oeuvres, c’est notamment ce que propose l’entreprise française Seezart, qui avec la technologie blockchain, permet l’authentification des oeuvres, simplement. Cette technologie possède un potentiel énorme et l’exploitation de cette technologie peut permettre d’aller très loin dans la gestion des données avec un très haut niveau de sécurité.
– Les marketplaces et services permettant aux artistes de vendre en direct ou aux galeries de développer leur visibilité auprès d’une cible qualifiée comme le font les plateformes françaises Artsper, AirArtfair, Kazoart, qui participent très largement à la démocratisation de l’acte d’achat d’oeuvres en ligne.
– La réalité augmentée (AR) – partiellement utilisée dans certains musées -offre aussi des perspectives riches et intéressantes pour l’expérience de découverte. Par exemple, l’entreprise française MuseoPic s’est positionnée sur ce créneau mais il y a également l’app conçue par l’Université de Stanford, en collaboration avec un studio privé, qui permet lors d’une visite en musée de bénéficier de contenus multimédia interactifs, enrichis et adaptés.
Toutes ces nombreuses innovations laissent entrevoir des perspectives presque illimitées mais pour que le marché de l’art puisse en tirer pleinement bénéfice il faut qu’il puisse comprendre la profondeur des changements, changer d’état d’esprit et être formé à l’utilisation de ces outils qui pourront permettre de gagner en productivité, en connaissance-client et en gestion de la relation client, domaines qui aujourd’hui touchent tous les secteurs, et le marché de l’art, n’est pas exclu.
Pour aller plus loin
-https://wiki.labomedia.org/index.php/Une_Histoire_des_arts_num%C3%A9riques,_des_nouveaux_medias,_multimedia,_interactif_-_de_1900_%C3%A0_nos_jours
– http://www.huffingtonpost.co.uk/jeandavid-malat/the-social-art-revolutin_b_17780262.html
– https://www.artsy.net/article/artsy-editorial-artists-bypassing-dealers-selling-directly-collectors
– http://media.digitalarti.com/fr/blog/digitalarti_mag/realite_augmentee_et_experiences_artistiques
– http://nocamels.com/2016/07/israeli-startups-digitizing-art-world/